« Ingratitude » de Tshala Mwana : Un crime presque parfait

« Ingratitude » de Tshala Mwana : Un crime presque parfait

Cheik FITA

Bruxelles, le 16 novembre 2020

Nous n’avions pas tort en publiant le samedi 15 novembre 2020 l’article intitulé :Musique : « Ingratitude » de Tshala Mwana,  polémique en vue !

Comme chaque fois qu’un sujet mélangeant politique, tribu, musique, sexe et argent…

Le microcosme congolais du Net s’est enflammé dès la mise en ligne de la chanson « ingratitude » de Tshala Mwana. Les passions se sont déchaînées. Un véritable tribunal où tout le monde est à la fois procureur et juge avec des verdicts qui tombent au quart de tour.

Pro-Fatshi et anti-Fatshi se sont écharpés à mort : arguments à l’emporte-pièce et états d’âme jusqu’à l’injure se sont magistralement mélangés, déchaînement de rancœurs d’un côté, fanatisme inconditionnel de l’autre, prises de position subjectives et parfois aussi, quelques tentatives d’analyses assez correctes.

Après tout ce défoulement collectif, qui s’est érigé en tribunal, les jurés doivent désormais trancher en répondant à des questions bien précises afin de permettre en dernier ressort au juge de prononcer le verdict : Coupable, ou non coupable.

La chanson « ingratitude », est-ce un pamphlet contre le Président Tshisekedi ou pas ?

Avant cela, une question subsidiaire : à qui profite le crime ?

L’incriminée étant une musicienne, pas de n’importe quelle nationalité, mais de nationalité congolaise. Quel élément peut avoir trahi l’artiste ?

Un détail.

En écoutant plusieurs fois la chanson ou en relisant les paroles de celle-ci, un détail surgit.

Lequel ?

Pour enregistrer une chanson en studio, la seule inspiration ne suffit pas. L’artiste doit réunir un fond minimum de 10.000 dollars afin de couvrir les différents frais.

S’il y a un producteur, tant mieux, il prend tout en charge. Même alors, souvent, l’artiste ne se gêne pas d’injecter malignement entre les couplets de la chanson des « mabanga », sortes de dédicaces.

Il est des chansons où le producteur peut interdire à l’artiste de mettre des « mabanga ». Ce fut par exemple pour la chanson « Franc congolais » ou « Tokufa po na Congo ».

Or dans la chanson « ingratitude», il n’y avait aucun « lubanga ». Et à la place, c’était plutôt des quolibets, « mbwakela » comme on dit en lingala.

Question.

Comme il n’y avait aucun « libanga », ce que la chanson a été entièrement financée par un producteur, sûrement pas par l’artiste qui ne roule pas sur l’or.

Question. Qui a financé la production de la chanson « ingratitude » ?

Encore un peu, la chanson de Tshala Mwana aurait été un crime parfait.

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