Archives. Genval ou le déclic du changement en RD Congo aujourd’hui
Kinshasa, le 17 février 2021
Cheik FITA
Envoyé spécial de l’Info en Ligne des Congolais de Belgique
Le lundi 15 février 2021, le Président congolais Félix Tshisekedi a nommé un nouveau Premier Ministre en la personne de Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge. Le Chef d’Etat congolais a désormais en main tous les leviers du pouvoir, conforté par une grande majorité dans les deux chambres.
Est-ce un hasard ?
Non.
Sans remonter jusqu’au déluge, dans le processus démocratique congolais qui a abouti à l’alternance au sommet de l’Etat en janvier 2019, le plus grand coup politique de l’opposition à Joseph Kabila avait eu lieu du 8 au 9 juin 2016 lors des travaux de la conférence des forces acquises au changement, convoqués par le leader de l’UDPS , Etienne Tshisekdi à Genval en Belgique.
Durant ces travaux, tous ceux que la RD Congo comptait comme personnalités politiques du changement étaient là : une centaine de personnalités, un ratissage très large. Une motion de soutien fut rédigée en soutien à Étienne Tshisekedi. L’opposition constituait un bloc solide.
Le Rassemblement de l’opposition « RASSOP » était né.
Et il était prévisible, aux élections, les forces du changement feraient un raz-de-marée.
Hélas, quelques mois plus tard, Etienne Tshisekedi disparaissait. Son parti l’UDPS était devenu orphelin, obligé de se réorganiser sans son icône.
Que deviendraient les forces du changement ?
A quelques mois des élections, des rencontres eurent lieu entre quelques opposants pour se choisir un candidat commun. Avec la disparition d’Étienne Tshisekedi, son successeur à la tête du parti était toujours favori.
Il y eut enfin la rencontre de Genève entre sept leaders politiques congolais, et non plus une centaine comme ce fut à Genval. Et on connaît la suite : le « détricotage » de la dynamique de Genval.
Alors que l’opposition s’emmêlait les pinceaux, en face, Joseph Kabila ne resta pas amorphe.
Les urnes donnèrent leurs résultats.
Avec les élections de décembre 2018, le peuple congolais avait voulu un changement profond. La coalition forces du changement et les forces du statu quo ne put vivre plus de deux ans. « Chassez le naturel, il revient au galop ».Et la dynamique de Genval est revenue chassant ainsi toute l’architecture artificielle que Joseph Kabila avait tenté de mettre en place.
Oui, les nouveaux animateurs des institutions congolaises d’aujourd’hui s’inscrivent dans la prolongation des recommandations de Genval et de l’esprit qui y avait régné.
Belle revanche.
Ci-dessous, une vidéo montrant les principaux protagonistes d’alors.
