Veille de Noël 2024 à Kinshasa
Kinshasa, le 24 décembre 2024
Par Cheik FITA
Nous sommes le mardi 24 décembre 2024, la veille de Noël. L’année touche à sa fin, c’est l’heure des bilans pour certains, de préparatifs des fêtes pour d’autres.
Arrivé à Kinshasa depuis mi-novembre pour la célébration de mes deux jubilés 70-50 de naissance et d’écriture, je passerai donc la Noël 2024 à Kinshasa, retenu par le montage de la pièce de théâtre « Le Syndrome de CANH », un des spectacles prévus dans le programme des Jubilés. En même temps je prépare la sortie du numéro de « Congolais de Belgique Magazine de fin d’année 2024, début d’année 2025. Bel exercice.
A court d’inspiration, je décide de faire un tour dans le quartier où je vis : en pleine cité dans la commune de Barumbu.
J’observe un moment le spectacle désolant que les passants et les automobilistes doivent affronter : une route défoncée avec ce que cela implique. Les véhicules, les motos essaient de résoudre ce casse-tête qui s’impose à eux : la route est non seulement défoncée, mais à plusieurs endroits, il y a même des marres d’eau, suite à la pluie qui s’est abattue sur la ville dans la matinée. Et le trottoir devient ainsi une voie de secours au grand dam des piétons et des riverains.
Alors que j’observais ce spectacle, non loin de moi, un monsieur d’un certain âge m’observait aussi. Quand nos regards se sont croisés, il s’est dirigé rapidement vers moi et m’a accosté :
« S’il vous plait monsieur pouvez-vous me donner 500 fr ?
Je réfléchis un moment el je lui demande :
- M’avez-vous déjà vu une fois ?
- Non, je ne crois pas.
- Comment vous appelez-vous ?
Il me donne son prénom.
- Que faites-vous dans la vie ?
- Je travaillais à l’ONATRA, mon contrat était fini.
- Je termine mon tour et je vais vous donner mille francs.
C’était la veille de la fête de la nativité, pourquoi ne pas poser un bon geste et susciter dans le cœur de quelqu’un un sentiment de joie ?
Je ne me suis pas trop éloigné. J’ai pris quelques photos de la route pour une éventuelle publication dans le magazine et je rebrousse chemin.
Je retrouve le monsieur presqu’au même endroit et lui remet mille francs comme promis. Il me remercie et s’en va.
En fait, le monsieur m’avait déjà demandé antérieurement 500 fr à plusieurs reprises, et je ne lui en avais jamais donné. Et quand il venait vers moi, je connaissais déjà sa phrase. Je lui dirai donc avant de nous séparer.
« Retenez mon visage, pour ne pas me demander prochainement encore 500 fr. »
Retiendra-t-il mon visage ?