Maladresse politique. Fayulu tente de s’approprier le combat des autres

Bruxelles, le 20 octobre 2021

Par Cheik FITA

Dans une déclaration de quarante lignes lue sans débat devant la presse durant sept  minutes, mardi 19 octobre 2021 à Kinshasa, Martin Fayulu, Président du parti politique congolais  ECIDé a déclaré dans le dernier paragraphe de sa communication :

« Rappelez-vous … Les manifestations  du 19 au 25 janvier 2015 ainsi que les « préavis » du 19 septembre 2016… Nous n’avons pas le droit de nous résigner ni d’accepter une quelconque autocratie dans notre pays. Le peuple congolais doit se prendre en charge. »

Ce rappel voulait  justifier une invitation lancée plus haut  par Mr Fayulu « … A toutes les forces politiques réellement acquises au changement, à la constitution d’un grand bloc patriotique contre la « dictature   » fatshiste » (pas fasciste !) Qui se met en place dans la négation et le mépris total de la souveraineté du peuple ».

Ce message sera-t-il entendu ?

Par qui ?

Où se situent-ils, ces éventuels destinataires du message par rapport au rappel de l’histoire récente du processus démocratique congolais d’il y a cinq six ans ?

Qu’avait comme rôle Martin Fayulu durant cette période-là ?

Est-ce en continuation de son action de l’époque ou simplement un surf sur une action dont il n’était pas l’acteur principal, mais dont bien d’autres étaient catalyseurs ?

Et où sont-ils ces acteurs de l’époque ?

Il est vrai que la mise en place du nouveau bureau de la CENI a connu quelques moments d’énervement dans la classe politique congolaise selon le positionnement de chacun. Mais le rapport de force étant ce qu’il est, l’issue de la saga CENI ne pouvait étonner aucun observateur avisé.

Vouloir protester contre la mise en place de l’actuel bureau de la CENI est-il une continuation de la forte dynamique qui avait poussé Joseph Kabila à décrocher ?

Non.

Pourquoi ?

Parce que la force principale qui avait terrassé Joseph Kabila à l’époque est aujourd’hui au pouvoir et a même profité de la déconfiture du clan de Joseph Kabila pour élargir son champ.

Et à l’époque, Martin Fayulu qui n’est sorti de l’anonymat qu’après novembre 20218 à Genève n’était pas parmi les personnages incontournables.

La dynamique qui a chassé Joseph Kabila du pouvoir s’était terminée le 24 janvier 2019.

S’il faut une nouvelle dynamique de l’opposition, elle doit être créée aujourd’hui, avec les données d’aujourd’hui.

Pas avec un rafistolage avec des morceaux  d’un combat passé, dans un contexte différent.

Politiquement, il est maladroit de s’approprier le combat des autres… Mieux vaut créer sa propre voie, innover… Et ce n’est pas une mince affaire.

 

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