Billet. 30 décembre 2018, élections en RD Congo. Deux ans après, quelles leçons?

Billet. 30 décembre 2018, élections en RD Congo. Deux ans après, quelles leçons?

Par Cheik FITA

Kinshasa, le 30 décembre 2020

30 décembre 2018, 30 décembre 2020: Deux ans se sont écoulés entre ces deux dates.

Le 30 décembre 2018, les Congolais s’étaient rendus aux urnes. Avec le recul, peuvent-ils s’estimer:

-Contents,

-Ou mécontents de la suite des événements?

30 décembre 2018. Ce jour-là, il y avait trois candidats majeurs: Deux issus de l’opposition, une opposition qui s’était fissurée en deux à 50 jours des élections. Et un autre qui était le dauphin du Président sortant.

A l’issue des élections, Félix Tshisekedi fut proclamé vainqueur. Et le dauphin du Président sortant fut balayé.

La surprise, ce fut le score obtenu par le pouvoir sortant aux législatives nationales et provinciales: Majorité absolue à la chambre basse, majorité écrasante aux provinciales et majorité insolente au Sénat.

Conséquence, dès le lendemain des élections, le nouveau Président élu apparut très faible.

S’en suivirent des mois de négociations pour former un gouvernement où trôneront arrogamment les membres du pouvoir sortant.

Conséquence de la conséquence, les membres du régime sortant se comportaient comme des conquistadors. Et leur comportement allait dans le sens de l’échec du nouveau Président.

Le peuple souverain attendant le changement qu’il espérait, eut l’impression d’être floué. Cela sera un des principaux leviers que le nouveau Président emploiera pour prendre l’opinion à témoin et lui montrer qu’il y avait un tireur de ficelle maléfique tapis dans l’ombre: l’ancien Président.

L’Union sacrée pour la Nation annoncée, prônée et portée du bout des bras par le Président Tshisekedi à la suite d’un ras-le-bol apparaît désormais comme un correctif de la « majorité » obtenue jadis par le clan sortant dans les assemblées législatives.

En passant, ceux qui avaient été ensemble dans l’opposition contre Kabila et qui s’étaient scindés en deux se retrouvent aujourd’hui à une exception près, dans l’Union Sacrée pour la Nation.

Visiblement, il est maintenant évident qu’une aile de l’opposition s’était fourvoyée à Genève en désignant un candidat Président presque sorti du néant et qui la veille avait à peine 8% d’intentions de vote.

Un large consensus national se dégageant déjà autour d’une vision politique, le temps est venu pour que la RD Congo mobilise toutes ses énergies et qu’enfin la marche vers le développement et le bien-être pour tous commence.

Ci-dessous l’article que nous avions publié il y a deux ans:

30 décembre 2018 : La parole au souverain primaire congolais et trois défis

En RD Congo, les bureaux de vote ont ouvert leurs portes le samedi 30 décembre 2018. Ce n’est peut-être pas les élections parfaites que les Congolais attendaient, mais le vote a commencé.

Le peuple congolais n’a pas du tout confiance au régime sortant ni en la CENI, la Commission Electorale Nationle Indépendante.

Ils sont surspectés de vouloir bourrer les urnes.

C’est véritablement une guerre qui ne dit pas son nom entre le clan Kabila d’une part et le peuple congolais de l’autre.

Comme durant la guerre, le peuple congolais est aujourd’hui placé devant ses responsabilités, il a trois défis à relever :

1. Le premier défi c’est celui du choix de candidat à tous les niveaux.

Le bulletin de vote déposé dans l’urne ressemblera à une graine plantée dans le sol dont les conséquences marqueront la marche du pays pour plusieurs années :

Cette graine sera-t-elle une graine de blé, de maïs ou de tout autre plante alimentaire ? Si l’électeur congolais a saisi l’importance et la gravité de son choix, oui.

Cette graine sera-t-elle celle de chanvre ou de toute autre plante vénéneuse ? Si l’électeur congolais s’est laissé bercé par les promesses fallacieuses de la campagne électorale et s’il s’est laissé amadouer par des sentiments et des considérations subjectives, son vote ressemblera effectivement à un grain d’une plante vénéneuse.

2. Le deuxième défi qui attend le peuple congolais est celui de la surveillance du scrutin, la protection de son vote afin qu’il ne lui soit pas volé.

3. Le troisième et dernier défi est la mobilisation générale pour se battre contre les imposteurs et les chasser, en cas avéré de fraude massive et de tentative d’imposer un intrus à la tête du pays.

Bruxelles, le 30 décembre 2018

Cheik FITA

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